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Rémunération des professeurs : l’échec de l’accord suggéré par l’État
Une étude montre que 30% des établissements secondaires n’ont pas adopté l’accord pédagogique. Celui-ci est conçu pour permettre aux enseignants d’assumer des responsabilités additionnelles en retour d’une hausse de leur salaire.
L' »accord pédagogique » introduit par l’État fait face à des doutes et des oppositions dans le milieu éducatif. D’après une étude menée par le syndicat majeur des directeurs d’école, le SNPDEN-Unsa, et diffusée par Le Monde le 13 septembre, 30% des établissements secondaires n’ont pas validé cet accord, qui est supposé encourager les professeurs à assumer des tâches additionnelles en contrepartie d’une hausse salariale.
Les statistiques dévoilées par cette étude sont plutôt préoccupantes. En fait, plus de la moitié des écoles, soit 54%, ont moins de 10% d’accords validés. Le taux d’approbation moyen ne dépasse que 23%, reflétant une certaine hésitation des enseignants à se rallier à cette initiative.
Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, a décrit ces données comme « stupéfiantes » et a pointé du doigt une « répulsion générale envers l’accord ». Cette situation inquiète davantage les directeurs, car plusieurs déclarations publiques dépendent de l’application de cet accord, notamment en matière de remplacements à court terme et du programme « devoirs réalisés ». Sans professeurs prêts à assumer ces tâches additionnelles, leur mise en place pourrait être mise en péril.
Les tâches suggérées
L’accord pédagogique, promis par le président Emmanuel Macron durant sa campagne, vise à donner aux professeurs l’opportunité d’augmenter leur salaire en s’engageant dans de nouvelles tâches. Cette mesure est ajustable et inclut trois modules de 1.250 euros brut chacun, pouvant entraîner une hausse totale de 3.750 euros brut annuellement si un professeur adhère aux trois modules.
Parmi les tâches suggérées, il y a la prise en charge systématique des remplacements d’enseignants absents sur de courtes périodes, une priorité pour le Ministère de l’Éducation. De plus, les professeurs peuvent opter pour le programme « devoirs réalisés » qui vise à soutenir les élèves dans l’achèvement de leurs devoirs au collège. Des ateliers de réussite pendant les vacances et une heure de renforcement en français et mathématiques pour les enseignants du primaire sont aussi inclus.